L’université de Harvard et Santé Diabète lancent dans le Lancet « la déclaration de Boston : diabète dans les crises humanitaires »
Grenoble, le 06 juin 2019 – L’université de Harvard et l’ONG Santé Diabète avec le CICR, MSF, la Clinton Health Access Initiative, la London School of Hygiene & tropical medecine et 60 autres partenaires internationaux ont lancé ensemble dans le journal The Lancet la déclaration de Boston « Diabetes in humanitarian crises: the Boston Declaration « . L’objectif de cette déclaration est de présenter une résolution et un engagement commun pour lutter contre le diabète en situation de crises humanitaires.
Selon le Dr Kehlenbrink de l’université de Harvard, de nombreux pays ont progressé dans la réduction des facteurs de risque des Maladies Non Transmissibles (MNT) comme les maladies liées au tabac ou à l’hypertension, mais aucun n’a réussi à inverser la tendance à la hausse de la prévalence du diabète et de la mortalité due à cette maladie. «Les réponses humanitaires étaient axées sur la prise en charge des maladies infectieuses, de la sous nutrition etc.», a-t-elle ainsi déclarée. Elle ajoute qu’« ajourd’hui, le diabète tue un un grand nombre de personnes et encore plus durant les crises humanitaires, où nous n’avons pas à ce jour de données précises ni les capacités en situation de crise pour gérer .Les maladies chroniques ont été sous-financées et les gens n’obtiennent pas les soins dont ils ont besoin. »
Stéphane Besançon, Directeur de l’ONG Santé Diabète, rappelle que lors de la crise humanitaire au Mali en 2012, l’OCHA (le bureau de la coordination des affaires humanitaires est un département du Secrétariat des Nations unie ) a refusé de soutenir l’action humanitaire en faveur des personnes atteintes de diabète en déclarant que « le diabète n’était pas dans les priorités ni une urgence ».
Pour M. Besançon, il est temps d’envisager réellement l’urgence de gérer le diabète dans tous les contextes, y compris les crises humanitaires.
Une réunion d’experts en santé mondiale s’est tenue à l’Université d’Harvard en avril 2019 pour discuter des besoins immédiats et des obstacles à la prise en compte du diabète dans les crises humanitaires et en vue d’adopter un programme d’action commun orienté vers une action rapide pour changer cette situation intolérable (pour plus d’informations sur la réunion de Boston, voir http://globalendocrinology.bwh.harvard.edu/symposium).
La Déclaration de Boston définit ainsi des objectifs clairs pour les trois prochaines années afin d’améliorer cette situation :
- Réaliser un plaidoyer commun ;
- Assurer un accès universel à l’insuline, aux médicaments et aux produits de diagnostic pour le contrôle de la glycémie et de la pression artérielle en cas de crises humanitaires ;
- Développer des directives cliniques et opérationnelles communes sur la gestion du diabète en période de crises humanitaires ;
- Améliorer les données sur le diabète en situation de crises humanitaires.
Les signataires qui composent la Déclaration de Boston organiseront une réunion annuelle pour suivre les progrès liés à chaque objectif.
Lire le texte de la déclaration de Boston